synocek, dans le dialecte de la région d'Opale en Pologne est certainement la plus tendre expression qu'une mère utilise pour appeler son fils aimé. Cette expression se charge d'incroyable tristesse et de douleur dans les chants folkloriques qui ont inspiré la troisième symphonie de Gòrecki: chansons de résistance, prières, chants de prisonniers de guerre. L'oeuvre est extrêmement symbolique: composée en 1976 non loin d' Oswiecim (tristement connue sous le nom allemand d'Auschwitz), la Symphonie connaîtra la notoriété mondiale en 1989, lors d'un concert pour le 50éme anniversaire de l'invasion de la Pologne par les troupes hitlériennes, Désirant marquer la fin d'une autre guerre, celle de Bosnie-Herzégovine, nous ressentons la nécessité de nous interroger sur la violence et ses mécanismes, sur ses schémas, afin de la comprendre, d'en exorciser, peut-être, la douleur et de nous rappeler a nos responsabilités futures. synocek devient pour nous le cri de deuil d'une mère, l'expression de colère des femmes qui restent seules, mais aussi la douleur d'un couple dont l'histoire est détruite par la violence aveugle, irrationnelle. synocek est, enfin, le cri d'espoir en un monde de tolérance.